Hier, notre excellent Edouard Philippe, ex-futur Président de la République, a assuré une noble déclaration depuis Matignon, du style : « Serrez les rangs, maintenant c’est l’ordre, à défaut de la loi ». Pourquoi pas : comme vous – et comme l’ONU – je ne demande qu’à voir, et à apprécier.

Notre ex-futur Président de la République a commencé sa déclaration solennelle, affirmant que le gouvernement ne reculait jamais devant la violence. Hum, hum… En 2019, les mots gouvernementaux ne valent pas cher… 500 000 syndicalistes qui manifestent pacifiquement, on s’en fiche, mais 1 000 black blocs sur les Champs-Élysées, c’est une crise gouvernementale.

Il faut dire que notre ex-futur a de quoi péter les plombs. Le ministre de l’Intérieur repéré en boîte de nuit sur les Champs-Élysées après un samedi de manifestation, se faisant allumer comme un blaireau par une jolie minette… Le ministre-bis  Laurent Nuñez, qui le matin même sur RTL avait reconnu « l’échec du gouvernement après les violences à Paris », alors que le même gouvernement a dit que tout était bien de son côté mais que toute la faute était celle du préfet de police, viré comme un malpropre… Le lumineux président qui se détend avec un week-end de ski pendant que Paris brûle, et que la société s’enflamme de l’absence de compréhension sociale… L’impossibilité de virer ces ectoplasmes de ministres à deux mois des élections européennes… Genre, je suis le seul à bosser… Et comme si ça ne suffisait pas, voici  au Havre un ancienne co-listière qui publie des photos pornos du nouveau Maire , son ancien premier adjoint, qu’il a intronisé comme maire, et qui réplique en expliquant « je suis libertin ».

Ah, ex-futur Président de la République, c’est un sacré boulot !

En attendant, nous n’avons plus de ministre de l’Intérieur, ni de ministre de l’Intérieur-bis, devenus des meubles encombrants.

C’est ainsi en Macronie : le préfet de police à Paris est le nouveau ministre de l’intérieur. Il n’y a plus aucun corps intermédiaire, et le champ politique s’est bien réduit : tout se joue dans le face-à-face entre les black blocs et le nouveau préfet de police de Paris. Un constat accablant.