Voici en exclusivité le communiqué qui sera, peut-être, publié un jour par l’Archevêché de Paris.
« Nous souhaitons aux grands groupes industriels qui ont choisi de se refaire une image morale en promettant de l’argent, par centaines de millions d’euros, le plus grand bénéfice pour leurs efforts de communication. Mais pour ce qui est de l’Archevêché de Paris, il est hors de question d’accepter cet argent, symbole de la domination, du futile et des montages financiers. Le matérialisme comme abjection… Cet argent qui est la marque de la destruction de la société, c’est-à-dire de l’enrichissement infini de quelques-uns et de l’appauvrissement de tous les autres.
« Le message de l’Eglise – qui est en réalité celui de toutes les religions – est que la seule référence de la vie est l’être humain. Aussi, nous disons à ces pilleurs du monde : ‘‘vous avez fait assez de mal, dégagez, et ne cherchez pas à nous polluer, ni à contaminer’’.
« Notre Dame construira son avenir dans la fidélité de son histoire et elle ne peut avoir de renaissance qu’avec la plus grande assise parmi les peuples. Aussi, nous avons décidé de n’accepter que les dons d’un montant maximum de cinq euros. Cela prendra le temps nécessaire, et ce n’est pas un problème : comment envisager que l’Eglise mette son calendrier en phase avec la foire commerciale des JO de Paris ?
« Dans près d’un pays sur deux, le salaire moyen est inférieur à cinq euros par jour. Nous avons donc conscience de l’effort pour ces familles, mais nous leur disons : ‘‘prenez votre temps, l’humanité est éternelle’’. La reconstruction durera 20 ans, 50 ans, un siècle ? Où est le problème ? Où est l’urgence ? La seule chose qui compte est que Notre Dame soit Notre-Dame de tous, le refuge de chacun »