L’illusion Facebook… Purée, barrez-vous en vitesse. Vous allez perdre dans l’immédiat, mais nous allons tellement gagner dans la durée.

Depuis Bonux, on sait que le gratuit est suspect, parce qu’il n’existe pas. Le cadeau Bonux est dans le prix de la lessive, et si tu restes content d’avoir le cadeau, c’est ton problème. Même ton psychiatre ne peut rien faire pour toi.

Internet est gratuit, ou presque, et c’est un régal.  Comme vous, je m’en sers tous les jours, de manière devenue essentielle. Donc je ferais bien de la fermer ? Sauf que, devant une maladie, avant de savoir la combattre, on cherche à en limiter les effets.

Je ne suis pas sur Facebook, et ce n’est pas demain la veille.

Pour ce qui est d’Internet, c’est du quotidien. Je suis très content de dénicher des informations qui me seraient restées inaccessibles, et de pouvoir communiquer par ce site, par les mails. Tous les jours, je connecte et je clique. Ok, mais je vois très bien qu’on est en pleine dérive.

L’espionnage auquel se livre les géants d’Internet devient insupportable. Nous avons le temps de réagir, mais il faut réagir, pour les niquer. C’est une nécessité.

J’arrive Gare de Lyon, à Paris, et je m’arrête devant le Montreux Jazz Café, qui occupe l’essentiel du rez-de-chaussée du hall. Je n’ai pas bu un café, ni salué un seul des serveurs car j’étais simplement devant le café, en téléphonant. Mais moins de deux minutes plus tard, je reçois un mail me demandant ce que je pense de l’accueil au Montreux Jazz Café : va te faire foutre, cafard de Google… Une heure après, j’attaque un plat du jour dans un café près du Palais de justice, et je suis à peine sorti, que ce couillon de Google me demande d’évaluer ce café. Non, ça devient insupportable.

Ces jours-ci, je lis beaucoup l’excellente presse algérienne, depuis ses sites, et je devrais donc fermer mon sifflet car je n’aurais accès à aucun de ces médias si je devais chaque jour prendre l’avion pour Alger, afin d’acheter les titres dans les kiosques. Oki. Mais je reçois maintenant des messages mentionnés « centre d’intérêt », d’un gentil opérateur qui me signale les articles susceptibles de m’intéresser… et ces articles correspondent effectivement à des sujets que j’ai recherchés sur Internet.

Je suis cerné. Là-bas, aux US (Amérique du Nord, territoire indien occupé), il y a un système qui contrôle et analyse mes faits et gestes. Insupportable. Ça me pose problème, et un problème d’autant plus compliqué que je n’ai pas la solution.

Se priver du téléphone portable et des connexions Internet ? Je n’ai pas d’alternative. Mais comment échapper à ces espions-mendiants de Californie, qui font fortune sur les informations qu’ils récupèrent de mon activité, et qui définissent mon profil, mes préoccupations et mon avenir de consommateur, comme consommateur de biens et d’opinions ?

Franchement, je n’ai pas de solution, mais je suis sûr que la technologie, si elle est servie par des groupes qui équilibrent leurs comptes, et non pas par des sanguinaires qui veulent tout rafler, peut trouver des solutions. Et soyons clair : s’il faut revenir aux lettres et à la Poste, je suis prêt. Si c’est le prix de la liberté, le prix parce que les maquereaux de la finance auraient définitivement passé Internet sous contrôle.

Les militants me disent que Facebook leur facilite la vie. D’accord, mais objectivement, les inconvénients l’emportent sur les avantages. Sur cette question compliquée – la gestion de nos datas – ce serait déjà très bien de tous se retirer de Facebook, et de ruiner Mark Zuckerberg, qui dispose de plus de pouvoir, d’informations et d’argent que bien des Etats.

Barrez-vous de Facebook. Please.