Si nous sommes tous rassurés, ce qui est le cas, c’est parce que notre gouvernement est absolument génial : il a tout prévu et tout anticipé.
Il a organisé les élections le dimanche, puis le confinement le lundi : quelle classe ! Et alors que la propagation du virus est connue depuis janvier, on découvre le 18 mars que les établissements publics et privés sont bloqués dans leur fonctionnement parce qu’ils manquent… des masques et des gels hydroalcooliques !
La ministre Machin Chose, dont on a déjà oublié le nom, explique que l’action du ministère de la Santé était une « mascarade » car le gouvernement ne faisait rien alors que le tsunami était prévu, et elle verse une larme pour prouver son immense chagrin.
Pas de diagnostic… pas de traitement !
Quand on entre dans le domaine sérieux – le domaine médical – on découvre qu’on ne dispose pas de la base, à savoir établir le diagnostic par des tests. Il se pratique environ 1000 tests par jour, alors que pour une population équivalente, la Corée du Sud en pratique 20 000, de manière ciblée, ce qui lui permet d’avoir d’excellents résultats. En l’absence de tests, pas de diagnostic et donc pas de traitement… On revient à la bonne vieille médecine du Moyen Âge : isoler les populations. Et comme faute de diagnostic, on ne sait pas qualifier le risque, on enferme tout le monde.
Dans un premier temps, la jupitérienne parole était qu’il y en avait pour 15 jours. 15 jours difficiles, mais après tout ira mieux. Les médecins ont répondu que le délai de contamination était de trois semaines, vu qu’il n’y avait pas de traitement… vu l’absence de diagnostic. Dans trois semaines, seront sortis des eaux les contaminés de la première heure, mais ce délai continuera à courir pour d’autres… ce qui va faire beaucoup de semaines s’il n’y a pas de traitement, en l’absence de diagnostic.
La santé… des banques !
On comprend les déclarations nerveuses et contradictoires de notre excellent gouvernement qui, le matin, nous oblige à rester à la maison, et l’après-midi fustige les entreprises et les salariés qui refusent de travailler dans les services essentiels… (sauf que dans quelques jours, tout va devenir essentiel).
Restons sérieux. Le seul indicateur est la santé des banques. Si elles tiennent, il y aura beaucoup de souffrances, mais pas de catastrophe, et il faut donc trouver de l’argent pour les banques.
Christine Lagarde – nommée par choix de casting à la présidence la Banque centrale européenne, alors qu’elle n’est ni banquière ni économiste – a fait le 12 mars des déclarations de dingue, expliquant que la question des taux d’intérêt n’était pas son problème, propos inconséquents qui ont fait exploser les bourses. La belle Christine s’est prise une ramonée de première, et maintenant elle explique, en lisant les notes écrites par son staff, que « la BCE s’engage à soutenir chaque citoyen de la zone euro». Ouf, quel réconfort…
Retour de l’état d’urgence
En attendant, le gouvernement est fait voter une loi « d’état d’urgence sanitaire ». Ayant lu le projet, je vois que le « sanitaire » c’est de la com’, car il s’agit en réalité d’une loi d’urgence. Le gouvernement va se faire habiliter par le Parlement à adopter une série de dispositions dérogatoires, dans tous les secteurs : économique, politique et social. Un catalogue qui va du deuxième tour des élections municipales aux procédures de divorce, en passant par les aides aux entreprises, l’adaptation du droit du travail, la modification des règles entre les entreprises, leurs clients et leurs fournisseurs, l’adaptation des délais, les modifications nécessaires des lois sécuritaires, pénales et sociales…
Sur le contenu, on ne sait rien car le seul objet de cette loi est de transférer les compétences du Parlement au gouvernement. Mais ce n’est pas une source d’inquiétude car notre gouvernement a toujours été lucide, bienfaisant et astucieux.
Une chose est sure : ce sera beaucoup plus que 15 jours… Au minimum un mois de confinement, et des mois pour se rétablir de cet infarctus économique et social.
Pour résumer : faites ce que vous pouvez pour votre santé, mais sauvegardez les bonnes relations avec vos proches, car ils seront votre seul environnement pendant un bon moment.