Rien n’est plus précieux que l’état de santé. Toute atteinte grave nous peine, et « l’avenir n’est pas écrit ». Certes. Mais, il faut garder la raison.
Pour la planète, soit 7,7 milliards de personne, il y a désormais 189 680 cas déclarés d’infection au Covid-19, dans 146 pays. Depuis le début de l’épidémie, soit janvier 2020, on compte un chiffre global de 7.800 décès, chiffre à rapprocher du nombre quotidien de décès, soit 157 000. Oki ?
En Chine, il n’y a plus de nouveau cas déclaré. Pour une population de 1,5 milliard d’habitants, on a compté 80 928 personnes contaminées, dont 70 420 sont déjà guéris, soit 87%. Oki ?
En France, la situation de pénurie… ne joue que dans le public !
Les services des centres hospitaliers sont sous tension, mais ce n’est pas nouveau. Depuis deux ans, les services d’urgences sont engorgés, avec des difficultés à accueillir les patients et des mouvements de protestation du personnel. Alors quand un service est en surchauffe, toute suractivité devient un défi. Oki ?
Là-dessus, vient avec grand renfort médiatique, le transfert une dizaine de patients depuis le Grand Est. La première remarque est que le transfert des urgences hors du site choisi à l’origine est aussi fréquent que banal. Il existe même une jurisprudence du Conseil d’État pour dire que le transfert d’un patient de France en Belgique vu l’absence de lits disponibles en France n’engage pas la responsabilité du service public.
Mais il y a plus : le patron de l’hospitalisation privée affirme son incompréhension, car il y a entre Metz, Nancy, Strasbourg, entre 70 et 80 lits possibles dans des cliniques, qui ne sont pas sollicités !
Sur le plan national, l’hospitalisation privée offre 4 000 lits disponibles en réanimation et soins intensifs, et les équipes sont prêtes… Il manque une seule chose : les masques et le gel hydroalcoolique … Ce pour une épidémie connue depuis trois mois. Pas de doute, nous sommes bien gouvernés, cela se confirme.
Voici l’interview de Lamine Gharbi, le président de la Fédération de l’hospitalisation privée à France Info.
France info : En quoi consiste l’implication des cliniques privée dans la lutte contre le covid-19 ?
Lamine Gharbi : Depuis vendredi, depuis que nous sommes au stade 3, nous sommes pleinement impliqués. Jusqu’alors, seuls les centres hospitaliers universitaires prenaient en charge les malades du coronavirus. La première implication, c’est que nous avons déprogrammé, c’est-à-dire que nous avons reporté à une date ultérieure toute l’activité opératoire de la semaine. Ça représente 100 000 patients. Nous en avons gardé 30 000 qui sont les patients urgents pour lesquels il ne peut y avoir déprogrammation. Je pense notamment à la chirurgie cancérologique qui doit être opérée dans des temps relativement brefs.
Cet afflux va être endigué pour partie par l’hospitalisation privée, car nous avons activé les plans blancs. Nous avons isolé dans nos établissements des services entiers pour accueillir des covid positifs. Ça va de 20, 40 à 60 lits par établissement. Ça, c’est le premier point, le second point c’est au niveau de nos services d’urgences. Nous sommes pleinement dans un dispositif de réponse et en première ligne. C’est important de le dire parce que nous avons également des moyens de réanimation et de soin continu que l’on peut mettre à disposition.
Est-ce que vous avez une idée du nombre de lits, de masques, de respirateurs que vous pouvez mettre à disposition ?
On a une idée très précise sur le territoire national. Ce sont 4 000 lits de réanimation et de soins intensifs. J’englobe les soins intensifs qui vont être augmentés avec du matériel lourd. Mais aujourd’hui, nous avons une grande difficulté dans le Grand Est. Nous le savons tous, les hôpitaux sont saturés et je m’interroge sur le fait que nos services de réanimations, qui sont dans les villes de Metz, Nancy, Strasbourg, et qui représentent entre 70 et 80 lits possibles, ne sont pas activés.
Et pourquoi ce n’est pas activé ?
Tout simplement parce que nous manquons, et c’est quand même assez paradoxal et inquiétant, de masques, de gants, de solutés hydroalcooliques pour faire fonctionner ces services de réanimations. C’est important, vu la catastrophe qui se passe dans ces territoires que nous puissions les mobiliser aujourd’hui. Je suis contrarié, inquiet de ne pas pouvoir activer ces lits.
Est-ce que cette information est remontée au ministère de la Santé ? Est ce que vous avez fait la demande de ces différents matériels ?
Bien sûr que c’est remonté. Bien sûr qu’il y a des livraisons. Nous sommes dessus depuis dimanche. Sauf que tout n’arrive pas en priorité dans les établissements privés. Ça passe d’abord par l’établissement public qui après les dispatche sur les établissements privés. Nous ne sommes pas livrés directement. Les fabricants de masques sont mis sous réquisition de l’Etat, donc, on ne peut pas en commander directement.
Et c’est la même chose sur la région parisienne. Nous avons sur l’Île-de-France 180 lits de réanimation disponibles et 400 lits de soins continus sont également disponibles. Donc, il faut que les ARS, que les centres hospitaliers publics fassent jouer pleinement la complémentarité avec nos services.